26 novembre, 17h45

(ce monde étant bien trop fou, je me réfugie dans la beauté du soir)

26 novembre, 17h45 © candice nguyen

La vie manifeste – Dans le noir du temps, une nuit Pasolini

« On aura beaucoup dit et écrit sur Pasolini. Sa joie ou sa tristesse. Nous voudrions tenir ensemble et sa joie et sa tristesse. Sa joie et sa tristesse tiennent peut-être à ceci : qu’il ne se sera jamais consolé de rien. Pasolini aura aimé son époque. Il l’aura aimé au point que de son amour nous reste une rage. Et c’est aussi parce qu’il l’aura aimée comme peu l’auront aimée, comme personne, qu’il aura aussi pleuré sa fin, qu’il l’aura pleurée au point que tout désormais devait disparaître, une fois entendu que la beauté avait disparu, que d’elle, il ne resta plus que son simulacre. De ce monde aimé, ne pouvait rester qu’un cadavre meurtri, échoué, défiguré. Comme s’il avait fallu au monde, le monde, pour le défaire. »

 

(aujourd’hui pourtant,
la beauté qui accable.
dans ce crépuscule et la nuit lente encore derrière qui n’attend rien de nous
mais dans laquelle seule trouver un répit.
le chauffage est remis – froid de gueux au dehors –
nuit constellée à lirécouter la beauté.)

 

.                       « la beauté
qui accable, a relevé. elle
accable.

 
 
                une parole
de la langue imprononcée.                  à ton tour —
et là où, n’ayant
pu le dire, il te faut
lâcher,
je l’entrevois.
 
 
                l’appui, lorsqu’il manque,
écrire
pour cet instant.

mais l’appui a traversé.
 
 
chose imprononçable.                              mot incarné.
 
 
                le bleu qui foudroie.

 

. subitement la distance pareille à des lèvres. »

André Du Bouchet, Aujourd’hui c’est

 

 

par Candice Nguyen

« je suis le danseur étoile, ma sœur est la ballerine, nous ne faisons plus aucun poids, nous volons en l'air, c'est une des jubilations de l'enfance de pouvoir se transformer en plume. » —Hervé Guibert

DANS LES CARNETS

à propos du silence de Larmes (largo di molto)