face mimosa

Philip Glass – Opening
 

on peut pas dire le cri que c’est, d’où il vient ni jusqu’où il va mais on peut dire toute cette lumière qu’on y voit à la croisée des chemins si belle éblouissante étincelante d’hier à demain, de quand on était petites ou pas nées ou nées sous les mêmes images mimosa d’alésia à hanoï en passant par villeneuve-prairie, son quai, où j’m’étais perdue trop accaparée par mes pensées de toi, du jardin, à t’écrire des nuits belles où on enfile les repetto et les mots ensemble pour quand nos corps ils peuvent pas sortir d’eux-mêmes et qu’on peut pas s’absenter de nos molécules pour nous accoler et rire ensemble et nous étouffer à force d’embrassades et de tout cet amour qui déborde et file jusqu’au bout des doigts, des trains et des claviers ; on a dit, pour un peu on lècherait la ligne d’écume van veen, les mers et les années, on emmerde les cons, ça en fait un paquet dis donc, on s’fait belles pour les autres comme toi tu mignonette à orsay pour moi, on a dit, pas le rompre, le fil, jamais, alors d’accord c’est nuages d’oiseaux qu’ont plus l’vertige qui zinzinulent pour nous ce soir et tiennent la note demain et toujours encore dans les veines et les corps et les lèvres et nos chairs et les mots en tas qui sortiront demain comme hier de nos cœurs, du tien si grand qu’il emplit le mien, les nôtres et les gonfle, celui de christine elle est gonflée celle-là tellement de rires que ce soir j’aurais voulu l’embrasser comme on peut s’embrasser sous les lilas qu’on cueille à orsay et tu te moques et rigoles bien à nous voir faire les chamallow, comme devant ces vieilles boîtes à trésors, correspondances de grand amour précieusement conservées et ce vieux polaroïd minuscule qui montre les sourires en short faire la pyramide humaine sous le soleil d’après-midi, c’est toi c’est moi c’est nous c’est tous qui sommes à la vie, et coule le sel tellement mais tellement de bonheur que ce soir même lui il dit malgré le cri la joie des croisées je dis tu dis il dit on sait plus bien qui dit quoi mais dans un même geste ensemble on dit « il y a en nous des pas de danse à la guibert 13 mars ils font bruit de plumes l’air nous jubile en piano glass toujours métamorphosis il y a peut-être un ange »

25 octobre 2012, à mh

sur le quai d'Orsay-Ville, avril 2012
Orsay, avril 2012

 

par Candice Nguyen

« je suis le danseur étoile, ma sœur est la ballerine, nous ne faisons plus aucun poids, nous volons en l'air, c'est une des jubilations de l'enfance de pouvoir se transformer en plume. » —Hervé Guibert

DANS LES CARNETS

à propos du silence de Larmes (largo di molto)