L’indigo à leurs mains mélangé (4)

l'indigo à leurs mains mélangé

quoi dans cette vie où s’assoupissent les frêles bourgeons sur leur cœur resserrés
(rideaux se referment sur leurs cuisses couleur du thé)

couleur du thé

ils disent aux matins calmes on dispose nos corps en halos de fumée pour qu’à travers les toits s’envolent fragments hanches cous poignets

ils disent
rêves morcelés guettent l’envol des corps aux frontières réconciliés on s’envole vers quoi dans cette vie dis-moi

ils disent rivages retraverser pierres eaux ponts forêts accidentés
ils disent souffre de la terre absences des cris

nuit

ils disent filets de lumière retrouver l’indigo à nos mains mélangé
est-ce pour bientôt

bientôt
ils disent

ils disent
que voudrais-tu savoir de plus que tu ne sais déjà

ils disent
ils disent quoi dans cette vie-là dis-moi

quoi
 

« je suis le danseur étoile, ma sœur est la ballerine, nous ne faisons plus aucun poids, nous volons en l'air, c'est une des jubilations de l'enfance de pouvoir se transformer en plume. » —Hervé Guibert

DANS LES CARNETS

à propos du silence de Larmes (largo di molto)