On the nature of daylight (7)

 

on the nature of daylight (7)

Max Richter – On the nature of daylight
 

La lumière ne semble plus vouloir décliner. Il y a cette lenteur de nos moindres faits et gestes, comme un étirement pour se perdre dont on ne saurait plus distinguer la fin du commencement, et nos yeux, plissés sous l’éclat blanc violent de ces surfaces interminables, insondables, et le sel, nous sommes hors du temps.

Deviendrais-je fou ou un béluga nous suit depuis hier ou bien était-ce ce matin seulement que l’aurais-je remarqué ? De loin sous les fonds, plonger, réapparaître, ainsi de suite et encore, toujours là, dans le silence et la discrétion habile protégée de nos regards par les réflexions de lumière qui nous aveuglent, le sursaut toujours lorsque l’on a détourné les yeux. Que fait-il seul et si près de nous, nous son danger, ses prédateurs, si loin des siens, et nos machines, le sang qui peut couler d’un instant à l’autre et se mélanger à la virginité de ces lieux, comment suis-je donc parvenu là ?

 

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« je suis le danseur étoile, ma sœur est la ballerine, nous ne faisons plus aucun poids, nous volons en l'air, c'est une des jubilations de l'enfance de pouvoir se transformer en plume. » —Hervé Guibert

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à propos du silence de Larmes (largo di molto)