Scotland

From Edinburgh to Inverness

« Le voyage n’a toujours pas commencé alors que j’ai l’impression d’être en route depuis longtemps,
des années peut-être. J’ai oublié ma maison, oublié la nostalgie de ma maison. Je me suis retrouvé pris
dans un lacis d’événements sur lesquels je n’ai aucune prise. Le courant du fleuve m’a emporté
et me fait à présent tourbillonner tel un copeau, me forçant à m’agripper aux circonstances et à des
compagnons de voyage que je n’aurais jamais rencontrés dans mon ancien monde… Ai-je appris quelque chose ?
Peut-être un peu de ce qu’on pourrait appeler « liberté » est-il entré en moi. Bien que je ne sache pas ce que c’est,
la liberté. Peut-être un choix qui te permet de te sentir un être humain… »
Vassili Golovanov, Éloge des Voyages insensés ou L’île

Max Richter – Monologue

 
 
« Nous cherchons un rythme, obstinément, un rythme pour habiter entièrement la vie. Un rythme tendre, sauvage, dense et volubile pour nous ouvrir aux confins de la terre et des ciels. Nous cherchons sans répit notre la, notre musique centrale. »
André Velter, Midi à toutes les portes

 
 

 
 
« J’ai duré des heures ignorées, des moments successifs sans lien entre eux, au cours de la promenade que j’ai faite une nuit, au bord de la mer, sur un rivage solitaire. Toutes les pensées qui ont fait vivre des hommes, toutes les émotions que les hommes ont cessé de vivre, sont passées par mon esprit, tel un résumé obscur de l’histoire, au cours de cette méditation cheminant au bord de la mer. »
Fernando Pessoa – Le Livre de l’Intranquillité

 
 

 
 
« Depuis que le flot nous transporte
Nous avons pris goût à l’éternité
Nous avons de l’eau plein la tête
Et des cristaux de sel dans le sang
Nous nous souvenons mal de nos semblables
Dont se fanent les jardins
Et grandissent les enfants
Notre cœur est si bleu. »
Jean-Michel Maulpoix, Dans l’Interstice

 
 

 
 
« la route semble sans fin quand le voyage est devenu l’aimant de la vraie vie. Ce n’est pas là courir le monde,
mais choisir un destin sans balise ni appartenance. »
André Velter, Midi à toutes les portes

 
 

 
 
« Et voilà, je suis là, aux confins du monde. Mes notes de la fin du monde ont trempé d’humidité en moins d’une heure, pendant que je les feuilletais assis sous la treille du dernier hôtel, au-delà duquel est seulement le désert. Le vent est presque orageux, il meut des massifs d’air, lourds d’humidité, et pourtant tout a l’air figé. Tout se fige. L’humidité est aussi dense qu’elle couvre le soleil, elle obscurcit le ciel.
L’horizon n’est plus une limite. Il est l’espacement, la saturation qui me traverse. »
Boyan Manchev, L’excès du monde in La Vie Manifeste

 
 

 
 
« Et, d’une voix presque muette – d’un souffle engendré par les mots et qui les porte –, ne cesser de célébrer cette beauté, répétant comme une prière muette cette phrase si simple : « Je regarde passer le temps et c’est si beau ». (Samuel Beckett) »
Jacques Ancet, La Voix de la Mer

 
 

Photographies : Édimbourg, Stirling, Kircaldy, Glasgow, Oban, Fort William, Inverness – avril 2015

« je suis le danseur étoile, ma sœur est la ballerine, nous ne faisons plus aucun poids, nous volons en l'air, c'est une des jubilations de l'enfance de pouvoir se transformer en plume. » —Hervé Guibert

DANS LES CARNETS

à propos du silence de Larmes (largo di molto)