Φάρμακον

Φάρμακον pharmakon • la havane 2011 © candice nguyen


Patrick Watson – Je te laisserai des mots

_humanité : déboussolée. comme je te pleure.
je te pleure tellement que je t’envoie toute la douceur dont je suis capable
reléguant à l’oubli mes jours de colère, une colère vive et profonde née de mon incompréhension de toi et de mon impuissance face à toi, toi dont je participe et que je ne comprends pas (politique, social, écologique, morale, cette course à la destruction sur tous les fronts et la mascarade de l’économie dont tu te joues et dont nous ne sommes pas les dupes mais mieux, les serviteurs et relayeurs).
_humanité déboussolée comme je nous pleure.
comme je nous pleure dans notre engluement, nos babils incessants autant bruyants que stériles, je nous pleure tellement que le seul rempart que j’ai trouvé face à toi et contre toute cette colère que j’éprouve envers toi, c’est dans toi que je l’ai trouvé,
dans ces anges que tu continues à mettre au monde, toutes ces lucioles qui arrivent à prodiguer encore assez de lumière pour donner la force et l’envie de continuer.
_humanité déboussolée comme je nous pleure.
je nous souhaite de baiser plus. de nous enivrer. de danser nus en haut de rochers jusqu’à ce que nos pieds nous en brûlent et de ramasser tous les vents, de toutes les mers et de tous les déserts dans nos cheveux et jusque sur le moindre grain de notre peau nue, un peu lavée alors de notre connerie par toutes ces larmes que je nous verse aujourd’hui.

 

« Nous épancherons notre soif dans l’onde de l’eau vive,
Où se miroiteront nos deux corps enlacés ;
Nous pourchasserons le bonheur partout où il règne.

Nous suivrons l’horizon, atteindrons le bout du monde,
Et nous aurons vécu toute une vie pour tout voir ;
L’immortalité ne saura nous tenter,
L’émerveillement suffira à nous rendre invincibles
Et à laisser sur nos pas, les éclats de nos rires.
Au ciel de décembre, nous saurons nous défendre. »
Bérénice Herbé

 
 

#INTERLUDE en date du 6 déc. 2015: où la sombre haine brilla de mille feux
combien de fois cet interlude réitéré depuis —

« je suis le danseur étoile, ma sœur est la ballerine, nous ne faisons plus aucun poids, nous volons en l'air, c'est une des jubilations de l'enfance de pouvoir se transformer en plume. » —Hervé Guibert

DANS LES CARNETS

à propos du silence de Larmes (largo di molto)