fragments du maintenant (comité invisible)

« Il n’y a de véritablement politique que ce qui surgit de la vie et fait d’elle une réalité déterminée, orientée.

 

[imagine ici un gros scratch qui couperait les images du mépris qui te viennent alors en pleine face à l’écoute de ces quelques notes de musique — et revenons à une bande son plus appropriée. si si, coupe le son du premier morceau et passe au deuxième tu verras, on sera mieux]

 

Celui-là de son

Scotland, 2015 © candice nguyen

« Il n’y a de véritablement politique que ce qui surgit de la vie et fait d’elle une réalité déterminée, orientée. Et cela naît du proche et non de la projection vers le lointain. Le proche ne veut pas dire le restreint, le borné, l’étroit, le local. Cela veut plutôt dire l’accordé, le vibrant, l’adéquat, le présent, le sensible, le lumineux et le familier — le préhensible et compréhensible. Ce n’est pas une notion spatiale, mais éthique. La distance géographique est inapte à nous éloigner de ce dont nous nous sentons proches. Être voisins, à l’inverse, ne rapproche pas toujours. C’est seulement au contact que se découvrent l’ami et l’ennemi. Une situation politique ne procède pas d’une décision, mais du choc ou de la rencontre de plusieurs décisions. Qui part du proche ne renonce pas au lointain, il se donne juste une chance d’y arriver. Car c’est toujours depuis l’ici et maintenant que se donne le lointain. (…)

Et certes, tout dans ce monde est fait pour nous distraire de ce qui est là, tout proche. Le « quotidien » est par prédisposition le lieu qu’une certaine ankylose voudrait préserver des conflits et des affects trop intenses. C’est justement cette lâcheté-là qui laisse tout filer et finit par rendre le quotidien si poisseux et les relations si gluantes. Si nous étions plus sereins, plus sûrs de nous, si nous redoutions moins le conflit et ce qu’une rencontre vient bouleverser, certainement leurs conséquences seraient-elles moins fâcheuses. Et même peut-être pas fâcheuses du tout. »
—Comité invisible, Maintenant, « À mort la politique »

Scotland, 2015 © candice nguyen

 

en écoute : Cat Power – Speaking for trees, Chapter 29

par Candice Nguyen

« je suis le danseur étoile, ma sœur est la ballerine, nous ne faisons plus aucun poids, nous volons en l'air, c'est une des jubilations de l'enfance de pouvoir se transformer en plume. » —Hervé Guibert

DANS LES CARNETS

à propos du silence de Larmes (largo di molto)