petit flocon très habile (Jacques Ancet)

© candice nguyen

Benjamin Fincher – Benshi

»
une neige

(quelques flocons)

le désir qui
s’éloigne

revient

 

© candice nguyen

 

cris
brûlures

(il neige)

on ne
touche jamais
la blancheur

 

© candice nguyen

 

(chaleur ou sang)
»

Jacques Ancet, La cour du cœur, « Du Jour »

(j’ai passé beaucoup de temps à la grande bibliothèque de berri uqam le mois dernier, j’ai des notes en pagaille de mes lectures dans un petit cahier, du coup quoi d’autre que celles-ci pour accompagner les photos que je pris le même jour – et voilà donc ancet ici-même encore)

(et puis cet après-midi, il a neigé à marseille. si je n’étais pas descendue faire une course et si je n’avais pas entendu quelqu’un dans un magasin prononcer le mot neige (surtout), je n’aurais peut-être même pas remarqué rue saint-fé la présence des flocons. si riquiquis ils étaient. et les marseillais si grands dans l’emphase. mais un aura réussi à atterrir sur mon petit nez. il aura fallu remonter haut les rues jusque chez moi pour cela – car on touche presque le ciel depuis ici)

(écoute-moi cette beauté qu’on m’a envoyée ce matin)

Benjamin Fincher – Long Distance

 

La cour du cœur
est vide

quelqu’un vient

tombe

sa langue brûle

 

 

les jours
comme des pas

mais pas de traces

un reste
de lumière

 

 

on compte
– un
– deux

à trois
l’oubli

perds ta voix dit-il
fais la nuit

Jacques Ancet, La cour du cœur

 

Photographies : Montréal, janvier 2015

par Candice Nguyen

« je suis le danseur étoile, ma sœur est la ballerine, nous ne faisons plus aucun poids, nous volons en l'air, c'est une des jubilations de l'enfance de pouvoir se transformer en plume. » —Hervé Guibert

DANS LES CARNETS

à propos du silence de Larmes (largo di molto)