{ traverses 4 }

 

Orso Jesenska – Et nous encore vivants

 
 

© frédéric arthur chabot

De temps en temps il vient quelques promeneurs de hasard, parachutés là où il n’existe guère plus de chemin. Entre les herbes folles dressées ils s’approchent et tournent tout autour des sémaphores abandonnés. Il n’y a plus de porte, seulement des débris, une fenêtre, vitre cassée. Pouvons-nous enjamber et nous frayer un chemin vers les vies esseulées de ces gardiens du passé ?
Nous ramènerions du vin, quelque chose à grignoter, qu’ils nous racontent toutes ces nuits, fracas des vagues à leurs pieds, les appels lumineux les grands soirs de coup de vent qui balayaient d’un faisceau toute la mer et la crainte des naufragés.

 
 
 

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© frédéric arthur chabot

Elle prononce quelque chose à voix haute, ne reconnaît pas sa voix. Elle dit alors : c’est moi. Pas de réponse. Elle se racle la gorge et d’une voix claire répète une seconde fois : c’est moi. On entend un chien aboyer. Dans le soleil déclinant un bateau à moteur qui passe.

 
 
 
 


 

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photographies © frédéric chabot
/ à propos des chemins de traverse

 

par Candice Nguyen

« je suis le danseur étoile, ma sœur est la ballerine, nous ne faisons plus aucun poids, nous volons en l'air, c'est une des jubilations de l'enfance de pouvoir se transformer en plume. » —Hervé Guibert

DANS LES CARNETS

à propos du silence de Larmes (largo di molto)