une écoute

17 mars 2015. tu crois qu’on peut écouter la lumière ?
il fait un temps d’estampe chinoise | un peu d’apocalypse dans ce désastre mou. (cut-up andré velter)
| Ce pourrait être la résurgence fragile
à peine un souffle, un frisson, un écho
de la sérénité première,
de la mise à l’écart qui transfigure
le vertige en vertu
*

moi je crois bien qu’on peut écouter la lumière. il y en a bien pour écouter l’étoile de copernic. ce serait quelque chose de très vaste, de très diffus, qui te traverse
immobile

Explosion in the sky – Day Three

comme je n’ai pas expérimenté encore l’écoute de la lumière que je sens plus que je n’entends en règle générale et en particulier ce soir dix-sept mars deux mil quinze vingt-deux heures vingt-deux, à l’intérieur et à travers chacun des pores de ma peau, je tapote et je lis.
je lis (Rishikesh)
Le soir descend sur la grève
et la grève devient l’arc-en-ciel de la nuit
du jour éteint glisse une ombre,
chant obscur qui met un cœur de sable
dans le cœur et le sang
De reflet en reflet s’effaçant
le monde enfui se perd comme une âme
la vague de l’au-delà déferle au-dedans
une corneille mantelée disperse les offrandes
chacun s’abandonne aux mains vides du temps
**
je crois qu’on a perdu candice. allô candice. on a perdu candice je crois.
(dans Jabès, de son prénom Edmond)(enfin, pas au-dedans de lui, mais de son Livre).

© candice nguyen

* André Velter, L’Arbre-Seul, Poussière de soie
** André Velter, L’Arbre-Seul, Le proche infini, De reflet en reflet

par Candice Nguyen

« je suis le danseur étoile, ma sœur est la ballerine, nous ne faisons plus aucun poids, nous volons en l'air, c'est une des jubilations de l'enfance de pouvoir se transformer en plume. » —Hervé Guibert

DANS LES CARNETS

à propos du silence de Larmes (largo di molto)