encore

Vatican, février 2014
Reykjavik

Sister Crayon – And glass…

« Mais loin d’être seulement le miroir trompeur du passé, sa doublure imaginaire, le langage est le réceptacle de nos désirs inassouvis, comme aussi une prière adressée par soi à soi-même et aux autres qui rarement l’entendent ou ne l’entendront que lorsqu’il sera trop tard. »

Louis-René des Forêts, Face à l’immémorable

la vie qui coule comme un filet d’eau entre les doigts, tendre, arrachante, la modification du regard, les yeux comme crevés autrement occupés ;

il s’agit de reprendre ce qui était déjà là, les silences rétiniens, les persistances, la liberté de s’extasier et d’indifférence ; mon extrême lenteur à dénouer les fils, les mordre, les rompre, reprendre encore et toujours les chemins sans ciller — inconnus, incertains ; en redemander encore : l’épuisement face à l’immobile, ferme les yeux (eaux noires, ciel blanc, oiseaux partout) ; pennsylvania lines, i don’t know where i’m going but i’m on my way, c’est ce que la dernière carte postale que j’ai reçue d’outre-atlantique me dit.

 
 

Photographies :
Vatican fév. 2014, Reykjavik & Akureyri oct. 2013, Marseille fév. 2014
*silences rétiniens

par Candice Nguyen

« je suis le danseur étoile, ma sœur est la ballerine, nous ne faisons plus aucun poids, nous volons en l'air, c'est une des jubilations de l'enfance de pouvoir se transformer en plume. » —Hervé Guibert

DANS LES CARNETS

à propos du silence de Larmes (largo di molto)