joyeux et sans vaines paroles (man o to)

© felipe pantone

Ghazal Shakeri & Nu – Man O To (Rūmī’s poem)

« HEUREUX LE MOMENT OÙ NOUS SERONS ASSIS DANS LE PALAIS TOI ET MOI, AVEC DEUX FORMES ET DEUX VISAGES, MAIS UNE SEULE ÂME TOI ET MOI. LES COULEURS DU BOSQUET ET LES VOIX DES OISEAUX NOUS CONFÉRERONT L’IMMORTALITÉ AU MOMENT OÙ NOUS ENTRERONS DANS LE JARDIN TOI ET MOI. LES ÉTOILES DU CIEL VIENDRONT NOUS REGARDER NOUS LEUR MONTRERONS LA LUNE ELLE-MÊME, TOI ET MOI.

TOI ET MOI, LIBÉRÉS DE NOUS-MÊMES, SERONS UNIS DANS L’EXTASE, JOYEUX ET SANS VAINES PAROLES, TOI ET MOI. LES OISEAUX DU CIEL AU BRILLANT PLUMAGE AURONT LE COEUR DÉVORÉ D’ENVIE. DANS CE LIEU OÙ NOUS IRONS SI GAIEMENT, TOI ET MOI. MAIS LA GRANDE MERVEILLE, C’EST QUE TOI ET MOI, BLOTTIS DANS LE MÊME NID, NOUS NOUS TROUVIONS EN CET INSTANT, L’UN EN IRAQ, ET L’AUTRE EN KHORASSAN, TOI ET MOI. »
Djalāl ad-Dīn Muḥammad Rūmī, « Man O To » (Toi et moi) in Le grand livre de la sagesse, éds. du Cherche-midi

 

il y aurait tant à dire, du frère qui nous quitte, aussi que mon projet sur la lumière, cette quête qui guide mes pas depuis des mois et des mois ne m’est pas venue un matin au hasard, mais que c’est aussi de ce frère que je la tiens (mon poto, ce putain de boloss), de faire que cette vie soit la plus juste et heureuse pour soi, d’arrêter de perdre du temps avec les cons, les complications, les boulots dont on se carre et les modèles dans lesquels on vit qui nous dépassent et exaspèrent, oui c’est de ce frère que je la tiens, cette quête de lumière et de faire de la vie quelque chose de « joyeux et sans vaines paroles », encore et encore plus, être à la hauteur de.

 

Sérigraphie © felipe pantone

par Candice Nguyen

« je suis le danseur étoile, ma sœur est la ballerine, nous ne faisons plus aucun poids, nous volons en l'air, c'est une des jubilations de l'enfance de pouvoir se transformer en plume. » —Hervé Guibert

DANS LES CARNETS

à propos du silence de Larmes (largo di molto)