cent quarante

Chloé à Montmartre, 2006 ?

appétence survivance aux heures creuses désespérance dans l’attente de réponse arrives-tu serait-ce cela le désir.
après-midi nuit sans sommeil petit matin piquée yeux encore fermés que téléphone déjà dans la main délivrance.
dissémine petits mots comme petites touches de présence écrans interposés. fragmentés | ne pas connaître et attendre déjà – je redemande serait-ce cela le désir. 

des codes comme signes appuyez sur la touche dièse de votre téléphone pardon je n’ai pas compris votre requête veuillez recommencer | putain d’enfoirée de connexion et si tout pétait comment je ferais.

cent quarante écriture symptomatique dépenaillée ponctuée smileys crochets et guillemets – de la contrainte serait donc né ?

remplir les interstices projeter ce qui dans silences de la petite écriture se fait – écrire à ta place.

alerte boîte de réception. son. bond. l’absence n’est pas l’oubli tu dis. là toujours dans ma poche. poche.

petite écriture attente minute attend temps de réaction temps de rédaction tentations tente réactions attentat à mon cœur écriture séduction.

écriture séduction écriture cri d’amour maryse qui dit ça écriture hurlement benoît écrit là autant de voix pour mille tentatives d’écriture | quête prolongement amour souffrance délivrance désir fusée échappatoire nécessité naissance à soi comme aux autres accouchement renaissance | écriture souffle multiplicité voix voix voix voix voix vie.

et la lecture. ma lecture ta lecture. lecture de tes mots lecture de tes lectures voix encore entremêlées tout est posé là sur le non-papier | et on comble encore les intervalles . de tes lectures serais-je transpercée.

rappelle les petits mots d’écoliers repliés en quatre en six en huit en autant de fois que cela puisse rentrer dans petites mains | médiatrices de trésors cachés.

clavier tapoter effacer appuyer saut de ligne relire cligner clignoter fatiguer envoyer.

PJ Harvey – Is This Desire ?

 

par Candice Nguyen

« je suis le danseur étoile, ma sœur est la ballerine, nous ne faisons plus aucun poids, nous volons en l'air, c'est une des jubilations de l'enfance de pouvoir se transformer en plume. » —Hervé Guibert

DANS LES CARNETS

à propos du silence de Larmes (largo di molto)