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Carnets de route

une nuit à bord du Manguier

Groenland © candice nguyen

29 juin 2015. Sondre Strømfjord de Kangerlussuaq, Groenland. 1h du matin, je finis mon quart à la barre du Manguier et passe une heure sur le pont à me laisser glisser sur l’eau et m’enfoncer dans la lumière (dans mon dos, la lune gorgée de rose sur la cime des montagnes, au devant : la sortie du fjord imperceptible — comme un lac à débordements). quelques marmites de courants dansent...

arrivée sur le presque toit du monde

j’ai fini par embarquer à bord du Manguier, un ancien remorqueur de la Marine française transformé en petit navire d’expéditions, le samedi 7 juin au soir — me rendant compte qu’il ne se sera passé qu’un mois entre le début de mon affolement « Candice, au fait, tu voulais pas partir au Groenland à partir de juin ? il serait temps de t’inquiéter de où et comment » et...

inventaire

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Parov Stelar – You got me there – 4 cahiers A5 plastifiés bleus 96 pages – 1 cahier A5 plastifié rouge 96 pages – 1 cahier A5 plastifié canson 50 pages – 1 carnet A6 – 3 critérium 0.7mm – 2 bic noirs – 1 feutre noir – 1 paire de lunettes de vue de rechange – 1 paire de lunettes de soleil – un tas de chiffonnettes à lunettes –...

shelter from the summer’s light high

Océan Arctique, octobre 2013 © candice nguyen

Cabane (Soy un caballo) – Sangokaku shelter from the summer’s light high we are saved now sitting in the dark house « Le puits est à sec sous les os des prophètes, mais les tribus ne se sont pas dispersées. Elles rôdent et s’invectivent, lèvres fendues, langues blanches, barbes poussiéreuses. Rien qui puisse leur ôter la haine du sang ni la prédication de la bouche. Elles...

childhood at night

Navajas, Espagne, avril 2015 © candice nguyen

Moriarty – Long Is the Night d’imprévu mais pas volés : quelques jours en espagne, des retrouvailles, nos dix-sept ans, joie, amour, partage, tout ça. le petit village de navajas à quelque soixante kilomètres de valencia. de nuit comme de jour, beaucoup de sérénité, la vie en poussant les murs du temps, beaucoup de jambon vingt-quatre mois aussi, la cure d’artichauts en rentrant...

what will you take home when you visit Scotland?

Stirling, Écosse, 3 avril 2015

Explosions in the Sky – Have you passed through this night? what will you take home when you visit Scotland? (une publicité pour je ne sais plus quoi) _la forme des arbres comme autant de branchies au fond des eaux, vertes fines par milliers — flottantes à l’infime brise, le lichen qui gagne en chacune de leurs ramifications et plus loin encore que le bout des doigts : légères se...

être au monde

08 avril 2015, Inverness, Ecosse

Songs: Ohia – Coxcomb Red « and I wanted that heat so bad I could taste the fire on your breath and I wanted in your storm so bad I could taste the lightning on your breath you said every road is a good road between the next road and then your last road » mon corps est fait de terres brûlées et de puits sans fond de lumière, je me fous de savoir de quoi demain sera fait mais des rêves sur...

comme une nef ouverte sur l’univers

Jokusarlon 2013 © candice nguyen

« Pôle mythique, à mieux dire mystique. Les trois grandes religions révélées sont nées dans les déserts chauds du Moyen-Orient : le Sinaï, Jérusalem et La Mecque. Aux hautes latitudes, dans les déserts glacés, il est une autre transcendance : le froid minéral, le vide infini, le cosmos étoilé en cette nef ouverte sur l’univers, au faîte de la Terre. Elle vous aspire vers l’absolu et...

une écoute

© candice nguyen

17 mars 2015. tu crois qu’on peut écouter la lumière ? il fait un temps d’estampe chinoise | un peu d’apocalypse dans ce désastre mou. (cut-up andré velter) | Ce pourrait être la résurgence fragile à peine un souffle, un frisson, un écho de la sérénité première, de la mise à l’écart qui transfigure le vertige en vertu * moi je crois bien qu’on peut écouter la lumière. il y en a...

« je suis le danseur étoile, ma sœur est la ballerine, nous ne faisons plus aucun poids, nous volons en l'air, c'est une des jubilations de l'enfance de pouvoir se transformer en plume. » —Hervé Guibert

DANS LES CARNETS

à propos du silence de Larmes (largo di molto)